Commençons par un coup d’œil sur les championnats des années passées. Hyperakt revient sur les matchs de l’UEFA, de la NBA et autres ligues sous forme de cibles. Chaque “secteur” de la cible représente une équipe à laquelle une couleur est attribuée. Un petit losange blanc marque les affrontements entre les clubs. L’équipe gagnante progresse ensuite vers le centre de la cible.
La forme originale et très esthétique atteint son but. Qu’il s’agisse du Bayern de Munich contre le Chelsea Football Club, ou des Miami Heats contre Oklahoma City, les fans peuvent suivre en un clin d’oeil l’ascension de leur équipe. Mais ce n’est pas tout. Ces cibles peuvent être achetées en ligne, l’occasion pour les supporters déçus de se défouler à coup de fléchettes sur un match perdu.
On continue avec le Tour de France qui s’est achevé il y a maintenant une semaine. Cette année, et pour la première de son histoire, le Tour a consacré un Britannique. L’occasion pour les datajournalistes du Guardian de revenir sur la compétition mythique, et de rendre hommage aux nombreux gagnants depuis 1903.
Tout en précisant à chaque fois la nationalité des coureurs, différents filtres sont mis à disposition de l’internaute afin de mettre en valeur les performances des vainqueurs du Tour : l’âge, la vitesse moyenne, la distance parcourue, le pourcentage d’abandons ou encore le nombre de cyclistes ayant franchi la ligne d’arrivée.
Si, de prime abord, la visualisation manque d’attrait, elle permet malgré tout de fouiller les données en détail et de retrouver les performances des plus grands coureurs, de Maurice Garin à Bradley Wiggins.
On enchaîne avec une visualisation interactive des médailles remportées lors de chaque Jeux Olympiques depuis 1896. Cette infographie, qui rappelle des cellules observées sous un microscope, s’organise autour des pays et de la couleur des médailles. Des pictogrammes colorés permettent également d’obtenir le classement par discipline sportive.
Une timeline interactive anime même les données dans le temps en fonction des résultats lors des différentes éditions des J.O.
Cerise sur le podium, ce module, publié sur Franceinfo.fr et conçu par Wedodata, est actualisé quotidiennement afin d’y intégrer les résultats des épreuves en cours au fur et à mesure.
Wedodata ne s’arrête pas là dans sa collaboration avec France Info. Une autre application permet de découvrir les athlètes français présents dans la capitale britannique.
Ce trombinoscope présente les sportifs par discipline, par âge, par sexe et par département de leur club. Il est également possible de voir leur(s) participation(s) aux J.O. précédents, et de découvrir s’ils ont déjà été médaillés ou non. Un onglet “Médaillés 2012″ est là aussi mis à jour quotidiennement et révèle les athlètes récompensés depuis le début des Jeux de Londres.
Lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, vous avez peut-être rêvé de devenir gymnaste comme Li Xiaopeng ou nageuse comme Nathalie Goughlin. La BBC vous propose de découvrir à quel athlète olympique vous ressemblez le plus. Pour cette application, en espagnol uniquement, la chaîne a repris les noms, la taille et le poids des 1 882 athlètes ayant remporté les 2 058 médailles des Jeux Olympiques de Pékin en 2008.
Il vous suffit donc d’entrer votre taille et votre poids pour voir apparaître les sportifs dont les morphologies sont similaires à la vôtre. Un nuage de carrés oranges vous permet de découvrir tous les athlètes sur des axes reprenant leurs mesures.
De fait, si vous mesurez 1,75 m et que vous pesez 68 kg, vous remarquerez que vous ressemblez à la basketteuse américaine Sue Bird, à la joueuse de tennis Serena Williams, ou encore à l’athlète russe Maksim Dyldin.
Les marques ont toujours utilisé les grands évènements pour faire de la pub, ce n’est pas un secret, mais depuis l’avènement des réseaux sociaux, les compétitions sportives mondiales se vivent différemment, et se partagent avec le monde entier. 2012 et les J.O. de Londres enregistrent déjà des chiffres records.
Le Pappas Group le met en évidence dans une infographie aux couleurs chatoyantes. Qu’il s’agisse de YouTube, Twitter, Facebook, Google, ou des chaînes utilisées par les sponsors officiels, le Pappas Group raconte le pouvoir des réseaux lors d’une compétition mondiale.
Ainsi, la vidéo de promotion de Coca-Cola “Move to the beat” a été postée plus de 3 millions de fois sur Facebook, de même que les “Global cheers” de Visa ont été postés sur Facebook et Youtube près de 18 millions de fois.
Pour finir, alors que la crise économique est dans toutes les têtes, on peut se demander combien coûte un évènement comme les Jeux Olympiques ? Le Guardian propose cette semaine une balade au cœur du porte-monnaie des Jeux.
Sous la forme d’un système solaire, les £10.8 milliards (€12.8 milliards) dépensés dans la compétition par le comité olympique (Locog), les autorités publiques et l’Olympic Delivery Authority, de même que les £11.3 milliards (€14 milliards) de financement sont décortiqués. Chaque bulle a une couleur propre à l’autorité concernée.
On y découvre que £475 millions (€607.7 millions) sont alloués aux services de sécurité, de police et de l’armée, et que le gouvernement britannique débourse £6.2 milliards (€7.7 milliards) dans la compétition. Une visualisation interactive minimaliste qui a le mérite de donner un aperçu clair du budget des J.O.
Bonne data-semaine à tous !
Cette dépêche semble familière. Mieux, elle marche dans toutes les situations. Essayez vous-mêmes et relisez-la avec , , ou .
Alors que l’on tend à juger les conflits au nombre de leurs victimes, le cérémonial dépassionné qui entoure leur comptage rend caduque tout sens des proportions. Pour redonner du sens à ces chiffres, le projet 100 Years of World Cuisine, dont je fais parti, a voulu les recontextualiser en offrant une échelle. Comme nous l’indiquons sur la page de présentation, « ce projet ne cherche pas à remplacer une démarche scientifique, mais à apporter un autre regard, porteur de sens ».
La cuisine reste reste l’endroit où l’on s’attend le moins à voir la violence émerger, au cœur de nos foyers. En plaçant la scène dans cette pièce, la photo renforce l’absurdité de la guerre.
Cette démarche rejoint la visualisation des morts de la guerre en Irak proposée la semaine dernière sur OWNI.
Tout au long du projet, la question de la justification des conflits choisis nous a été posée. Pourquoi telle guerre et pas telle autre ?
Loin d’offrir des réponses, le projet vise seulement à s’interroger sur l’importance relative accordée aux différents conflits. La comparaison entre le conflit israélo-palestinien et les guerres du Congo est particulièrement frappante. Le premier a fait un peu plus de 50.000 morts et régulièrement la « une » des journaux. Le second a fait plus de 3 millions de victimes entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, mais reste peu couvert.
Un journaliste affirme dans le documentaire Décryptage qu’il y a autant de journalistes à Jérusalem que dans tout le continent africain. Sans être forcément vraie, cette comparaison montre que personne ne hiérarchise les conflits selon le nombre de morts, ou même selon le nombre de morts-kilomètre (une théorie qui affirme que les médias couvrent plus les évènements proches de leur lectorat).
Le traitement des conflits semble être fait de manière arbitraire, laissant toute latitude aux éditeurs et aux utilisateurs pour décider de l’importance à accorder à chaque évènement.
Les choix réalisés pour la photo mettent également en évidence la difficulté de compter les victimes et de définir les contours d’un conflit. La guerre du Vietnam a-t-elle durée de 1965 à 1975, comme le considère les Américains, ou de 1946 à 1975, comme le considèrent peut-être certains Vietnamiens ayant subi la guerre avec les Français avant celle des Américains ? Ou bien a-t-elle commencée avec l’occupation japonaise en 1940 ?
Impossible de dater objectivement le début et la fin d’une guerre. L’armistice laisse souvent la place aux pillages et aux échanges de population, comme le montre le très meurtrier exode des populations germanophones installées à l’est de l’Oder. Entre 1944 et 1946, plus de 500 000 Allemands sont morts en fuyant vers l’Ouest, alors que la paix était revenue.
Compter les victimes est également impossible. La guerre empêche souvent d’établir des certificats de décès et les disparus peuvent également avoir fui sans laisser de trace. Les historiens sont obligés de recourir à des estimations plus ou moins précises pour établir un nombre de morts.
Bruce Sharp explique par exemple dans un article comment ont été comptées les victimes du génocide Khmer. Les premiers résultats, menés par le gouvernement suivant le régime de Pol Pot, a interrogé tous les foyers cambodgiens pour arriver à un total de 3 314 768 victimes. Certains historiens ont comparé les recensements pré-génocide avec ceux post-génocide et, compte-tenu de l’accroissement naturel au début de la période, sont capable d’estimer le nombre de personnes ‘manquantes’ en fin de période à 1,7 million. D’autres ont interviewé des survivants, demandant à chaque fois combien de personnes de leur entourage avaient disparu. En faisant la moyenne et en extrapolant à l’échelle du pays, ils arrivent à un total de 1,5 million. Les estimations actuelles tournent, elles, aux alentours de 2 millions de morts. La précision du premier semble totalement fantaisiste au regard des estimations des historiens, qui, n’arrivent pas eux-mêmes à réduire leurs marges d’erreur en deçà de 200 000 victimes.
Cet exemple souligne la nécessité de porter un regard critique envers les chiffres diffusés lors de catastrophes majeures. La rapidité avec laquelle sont relayées les dépêches chiffrées, sans analyse minutieuse de l’origine des calculs avancés, ne font que renforcer l’absurdité des communiqués laconiques lors desquels le présentateur nous annonce le nombre de victimes.
100 Years of World Cuisine est un projet de Clara Kayser-Bril, Nicolas Kayser-Bril et Marion Kotlarski.
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